Sueurs nocturnes et bouffées de chaleur à la ménopause : quels traitements naturels ?

Pourquoi a-t-on des sueurs nocturnes et des bouffées de chaleur à la ménopause ?

Les fluctuations et la baisse des œstrogènes perturbent, entre autres, le système de régulation du thermostat corporel. Ce dérèglement rend l’organisme plus sensible aux moindres changements. En clair, même une légère augmentation de température interne peut provoquer une réaction excessive, faisant naître une vasodilatation (les vaisseaux se dilatent) qui entraîne des bouffées de chaleur. A cet instant précis, le cerveau, croyant à tort que la température du corps est trop élevée, enregistre l’information et déclenche un refroidissement du corps quasi immédiat ! Conséquence ? Vous êtes en sueur !

Le Dr Gosset A. gynécologue, confirme dans l'étude Les bouffées vasomotrice de la ménopause, publiée en 2024, dans Réalités en Gynécologie-Obstétrique 1 , que « les sueurs nocturnes sont une réponse physiologique anormale à un micro-dérèglement thermique, amplifiée par la sensibilité du système neurovégétatif en période de déficit œstrogénique». 

Ces sueurs nocturnes s’accompagnent souvent d’une accélération du rythme cardiaque et d’une sensation d’étouffement. Le système sympathique s’active, la fréquence cardiaque augmente, la respiration est plus saccadée et les vaisseaux sanguins se dilatent pour dissiper la chaleur.

Il est clair que ces épisodes aggravent vos troubles du sommeil. Vous vous réveillez plusieurs fois par nuit, vous avez des difficultés à vous rendormir, votre sommeil est plus fragmenté, moins réparateur. Et vos journées en pâtissent... Vous êtes fatiguée, stressée, irritable… Un cercle vicieux s’installe.

La chute d’œstrogènes n’est pas la seule responsable des sueurs nocturnes et des bouffées de chaleur à la ménopause. D’autres facteurs tels que le tabagisme, la consommation d’alcool, une alimentation trop épicée ou la prise de poids peuvent augmenter la fréquence et l’intensité de ces bouleversements.

Sueurs nocturnes et bouffées de chaleur à la ménopause : quels traitements naturels ?

Pour éradiquer les sueurs nocturnes et les bouffées de chaleur à la ménopause, des traitements naturels existent. La plupart du temps, les médecins préconisent un traitement hormonal de la ménopause (THM). C’est l’un des moyens les plus efficaces pour agir sur les troubles vasomoteurs. Mais ils ne sont pas toujours les bienvenus, car leur utilisation est très balisée. Notamment parce qu’ils peuvent entraîner des risques cardiovasculaires, des accidents vasculaires cérébraux ou des cancers du sein chez certaines patientes. Alors pourquoi ne pas se tourner vers des traitements naturels et sans danger pour éradiquer ces symptômes de la ménopause ?

D’ailleurs, de nombreuses femmes ménopausées souhaitent garder le contrôle de leur santé sans dépendre d’un traitement médical lourd, et les « remèdes » naturels leur permettent une gestion personnelle et contrôlée.

Et les traitements naturels pour les sueurs nocturnes et les bouffées de chaleur ont plus de pouvoir que l’on ne l’imagine. Au-delà de leur effet sur la thermorégulation, ils peuvent agir aussi sur d’autres symptômes de la ménopause comme le stress, les troubles du sommeil ou la fatigue mentale.

Vous pouvez opter pour la phytothérapie ou encore l’oligothérapie, l’homéopathie ou l’aromathérapie. Le choix est large et il n’est pas rare que ces alternatives thérapeutiques correspondent exactement à ce dont vous aviez besoin.

Nous avons sélectionné quelques traitements naturels qui ont fait leurs preuves et sont largement utilisés pour leur pouvoir sur les symptômes vasomoteurs.

La phytothérapie : un traitement naturel pour agir sur les sueurs nocturnes et les bouffées de chaleur à la ménopause

La phytothérapie ne date pas d’hier. Les premiers écrits remonteraient à 5000 ans avant Jésus Christ ! Son principe thérapeutique est fondé sur l’utilisation des plantes, leurs extraits et leurs principes actifs naturels, dans le but de guérir ou prévenir une maladie.

Actée à grappes noires (Cimicifuga Actaea racemosa)

L’Actée à grappes noires (Cimicifuga racemosa), plante originaire d’Amérique du Nord, est aujourd’hui l’un des traitements phytothérapeutiques les plus étudiés pour soulager les symptômes vasomoteurs de la ménopause. Elle est réputée pour son action phytoœstrogénique, c'est-à-dire qu'elle contient des composés naturels qui imitent le comportement des œstrogènes, alors qu’elle en est complètement dépourvue.

Les scientifiques ont longtemps pensé que ses propriétés bénéfiques étaient dues aux substances contenues dans sa composition et à sa similitude aux œstrogènes. Mais des recherches récentes ont mis en évidence un effet au niveau du système nerveux central, notamment son activité anti-dépressive qui participerait indirectement à la régulation thermique.

Quoi qu’il en soit, son efficacité n’est plus à démontrer. Une étude de Jila Nahaee, et al (2013), publiée dans Efficacy of black cohosh (Cimicifuga racemosa L.) in treating early symptoms of menopause: À randomized clinical trial 2 , confirme l’intérêt de l’actée à grappes noires sur les symptômes précoces de la ménopause, notamment les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes chez les femmes ménopausées. L'effet bénéfique a été observé dès 4 semaines de traitement, avec une amélioration plus marquée à 8 semaines.

L’Actée à grappes noires est contre-indiquée en cas de pathologies cancéreuses hormono dépendantes, mastoses et fibromes.

Elle peut être prise par voie cutanée, orale ou olfactive.

Trèfle rouge

Le trèfle rouge (ou Trifolium pratense) est une plante herbacée vivace, utilisée traditionnellement en phytothérapie. Elle est particulièrement appréciée pour ses isoflavones, des composés végétaux ayant une structure chimique similaire à celle des œstrogènes. Ces substances naturelles ont le pouvoir d’agir sur les symptômes vasomoteurs et notamment les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes en période de ménopause.

C’est ce qu’a démontré l’étude de SP Myers et V Vigar (2017), publiée dans Phytomedicine 3 . L’essai clinique a duré entre 8 et 10 semaines avec une délivrance de 80 mg par jour d’un extrait standardisé de trèfle rouge (isoflavone). Il a été constaté une réduction significative de la fréquence et de la sévérité des symptômes, en particulier les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes chez des femmes ménopausées (symptômes modérés à sévères), améliorant ainsi la qualité de vie des patientes.

Le trèfle rouge peut être consommé en thé ou infusions. Mais c’est la forme sous comprimés ou gélules qui est la plus répandue et la plus efficace. À prendre le soir si les sueurs nocturnes sont sévères.

Comme pour tous les traitements phyto-oestrogéniques, il est conseillé de demander l’avis de votre médecin avant de l’utiliser. Notamment si vous souffrez d’un cancer hormonodépendant ou si vous prenez un traitement hormonal de la ménopause.

L’huile essentielle : un remède naturel pour vaincre les sueurs nocturnes et les bouffées de chaleur à la ménopause

Une huile essentielle est un mélange de molécules qui ont une structure biochimique particulière. Chaque huile essentielle contient plusieurs centaines de molécules et c’est l’ensemble de celles-ci qui va donner à l’huile son pouvoir thérapeutique.

Huile essentielle de sauge sclarée (Salvia sclarea) 

La sauge sclarée (Salvia sclarea), est une plante aromatique d’origine méditerranéenne. Elle est surtout utilisée sous forme d’huile essentielle pour soulager naturellement certains symptômes de la ménopause. Grâce à ses propriétés phyto-œstrogènes, elle diminue la fréquence et l’intensité des bouffées de chaleur et des sueurs nocturnes. En agissant sur le système nerveux, l’huile essentielle de sauge sclarée favorise la relaxation, réduisant ainsi l’irritabilité, l’anxiété et les sautes d’humeur souvent liées aux troubles hormonaux.

La sauge sclarée peut être utilisée par voie orale, cutanée ou olfactive.

Elle est contre-indiquée dans les pathologies cancéreuses hormono dépendantes, mastoses et fibroses.

Sueurs nocturnes et bouffées de chaleur à la ménopause : une plante aromatique pour les réduire

Au-delà de leur utilisation en cuisine, diverses plantes et herbes aromatiques ne sont pas en reste pour prévenir une série de pathologies ou pour en soigner d’autres. Elles peuvent avoir des propriétés antioxydantes, anti-inflammatoires, ou antibactériennes. Certaines agissent même sur les sueurs nocturnes et les bouffées de chaleur.

Sauge officinale 

La Sauge officinale (Salvia officinalis), originaire de Grèce, est un petit arbuste vivace avec des minuscules fleurs bleues violacées de la famille des Lamiacées. Elle est considérée comme une plante miraculeuse ! D’ailleurs, on l’appelle aussi "herbe sacrée" et « salvare » en latin signifie "sauver". C’est dire !

Elle contient des phytoœstrogènes, ces composés végétaux qui imitent l’effet des œstrogènes féminins, contribuant, une fois de plus, à agir sur la thermorégulation du corps. Néanmoins, difficile de savoir si c’est cet élément qui est à l’origine de ses bienfaits sur les sueurs nocturnes et les bouffées de chaleur, ou plutôt son action sur la variation des neurotransmetteurs. C’est la question que se sont posée les scientifiques, qui ont cependant mis en avant des bienfaits de prendre de la sauge à la ménopause, en tisane pour traiter ces troubles vasomoteurs.

Une étude de Bommers, et al (2011), publiée dans le Journal Advances in Therapy, confirme que la sauge officinale a réduit la fréquence et a diminué l’intensité des bouffées de chaleur et des sueurs nocturnes de manière significative chez 71 femmes ménopausées après seulement 8 semaines de traitement.

La sauge officinale peut être utilisée sous forme d’huiles essentielles. Mais attention : cette huile est particulièrement puissante et doit être prise avec prudence en raison de sa teneur élevée en thuyone, un composé potentiellement neurotoxique à forte dose. Il est donc plutôt conseillé de la consommer en tisane ou en poudre.

Elle est contre-indiquée en cas d’antécédents de cancers hormono-dépendants.

Par précaution, demandez l'avis de votre médecin ou de votre pharmacien avant d'envisager un traitement à base de sauge officinale.

• 1L'étude du Dr Gosset A. gynécologue au CHU de Toulouse (2020), publiée dans Réalités en Gynécologie-Obstétrique
• 2L'étude de Jila Nahaee, et al (2013), publiée dans Efficacy of black cohosh (Cimicifuga racemosa L.) in treating early symptoms of menopause: À randomized clinical trial
• 3L'étude de SP Myers et V Vigar (2017), publiée dans Phytomedicine