​Les bienfaits de la sauge pour atténuer les symptômes de la ménopause

  |  
Article
Voting

0 avis

0

La ménopause est une étape naturelle de la vie des femmes, marquée par une chute progressive des œstrogènes. Cette transition hormonale s’accompagne fréquemment de symptômes tels que les bouffées de chaleur, les sueurs nocturnes, les troubles du sommeil, l’irritabilité ou encore la fatigue et les troubles de l’humeur. Face à ces désagréments, de nombreuses femmes se tournent vers des solutions naturelles pour améliorer leur qualité de vie.

 

Cet article a pour objectif d’explorer les bases scientifiques du rôle de la sauge sur les symptômes de la ménopause, en s’appuyant sur les études récentes et les connaissances traditionnelles pour mieux comprendre son efficacité et ses modalités d’utilisation.

  |  
Photo
​Les bienfaits de la sauge pour atténuer les symptômes de la ménopause
Sommaire
Body

Parmi les plantes médicinales traditionnelles, la sauge occupe une place de choix. C'est une plante qui traite les symptômes de la ménopause, et utilisée depuis l’Antiquité pour ses vertus sur la santé féminine, elle est reconnue pour ses propriétés antiseptiques, digestives et surtout pour ses effets bénéfiques sur l’équilibre hormonal. Grâce à ses composés « œstrogen-like », la sauge est aujourd’hui couramment employée pour accompagner les femmes lors de la ménopause, notamment pour atténuer les bouffées de chaleur et réguler la transpiration excessive.

Composition chimique de la sauge pertinente pour la ménopause

 

Phytoestrogènes

 

La sauge est une plante médicinale traditionnelle reconnue pour ses propriétés bénéfiques sur la santé féminine, notamment durant la ménopause. Sa richesse en composés bioactifs, tels que les flavonoïdes (luteoline, apigénine) et les acides phénoliques (acide rosmarinique, acide caféique), lui confère des effets antioxydants, anti-inflammatoires et potentiellement œstrogéniques.

Ces composés appartiennent à la famille des phytoestrogènes, des molécules d’origine végétale capables d’interagir avec les récepteurs aux œstrogènes présents dans divers tissus du corps. Les phytoestrogènes de la sauge ont une affinité préférentielle pour des récepteurs , qui sont impliqués dans la régulation des symptômes de la ménopause, tels que les bouffées de chaleur, les troubles de l’humeur et la santé osseuse.

Des études in vitro et in vivo ont montré que les extraits de sauge peuvent moduler l’activité des récepteurs œstrogéniques, agissant comme des modulateurs sélectifs des récepteurs aux œstrogènes (SERM). Cette action permettrait d’atténuer les symptômes liés à la baisse des œstrogènes sans provoquer les effets secondaires associés aux traitements hormonaux classiques.

Par ailleurs, selon l'étude de Mohsen Hamidpour, et al (2014), publiée dans Journal of Traditional and Complementary Medicine 1 , les flavonoïdes et acides phénoliques de la sauge exercent une activité antioxydante importante, limitant le stress oxydatif qui s’accroît avec l’âge et contribue à l’inflammation chronique, un facteur aggravant des troubles ménopausiques.

 

Composés actifs spécifiques

 

Plusieurs composés présents de la sauge ont des propriétés intéressantes sur la modulation de quelques effets de la ménopause, quatre familles principales se distinguent par leurs effets spécifiques :

Thuyone

Le thuyone est un composé volatile appartenant à la famille des monoterpènes, présent en quantité variable dans l’huile essentielle de sauge. Il possède des effets neuroactifs, notamment une stimulation du système nerveux central. Cependant, à forte dose, le thuyone peut être toxique, provoquant des convulsions ou des troubles neurologiques. C’est pourquoi la consommation de sauge doit être modérée et respectueuse des doses recommandées, surtout sous forme d’extraits concentrés.

 

Acide rosmarinique

L’acide rosmarinique est un puissant antioxydant naturel appartenant à la famille des acides phénoliques. Il exerce une action anti-inflammatoire notable, en inhibant la production de médiateurs inflammatoires comme les cytokines et les prostaglandines. Cette propriété contribue à réduire le stress oxydatif et l’inflammation chronique, deux phénomènes aggravés pendant la ménopause et impliqués dans le vieillissement cellulaire et les troubles associés.

 

Cinéole (eucalyptol)

Le cinéole, ou eucalyptol, est un autre composant majeur des huiles essentielles de sauge. Il agit principalement sur le système nerveux central, avec des propriétés stimulantes et relaxantes. Le cinéole peut ainsi contribuer à atténuer certains symptômes de la ménopause, tels que les troubles de l’humeur et la fatigue, en modulant l’activité neuronale.

 

Tanénoïdes

Les tanénoïdes sont des composés polyphénoliques connus pour leur activité astringente et tonifiante. Dans la sauge, ils participent à la régulation de la transpiration excessive, un symptôme fréquent chez les femmes ménopausées, notamment lors des bouffées de chaleur et sueurs nocturnes. Leur effet tonique aide également à renforcer les tissus et à améliorer la circulation locale.

 

Effets synergiques

 

La combinaison de ces composés confère à la sauge un profil thérapeutique intéressant pour accompagner les femmes ménopausées. Le thuyone, malgré sa toxicité potentielle à haute dose, contribue à l’effet neuroactif de la plante, tandis que l’acide rosmarinique offre une protection antioxydante et anti-inflammatoire essentielle pour limiter les désagréments liés à l’inflammation chronique. Le cinéole soutient le système nerveux, et les tanénoïdes aident à réguler la transpiration et à tonifier l’organisme.

L’ensemble de ces actions explique pourquoi la sauge est traditionnellement utilisée pour soulager les bouffées de chaleur, les sueurs nocturnes et les troubles de l’humeur associés à la ménopause, tout en offrant un soutien global à la santé.

 

 

Mécanismes d'action de la sauge sur les symptômes de la ménopause

 

Effet œstrogénique léger

Les flavonoïdes et certains acides phénoliques de la sauge, tels que la lutéoline, l’apigénine, ou l’acide rosmarinique, peuvent interagir avec les récepteurs aux œstrogènes, en particulier le récepteur de type β (ERβ). Cette interaction est qualifiée de « mimétisme partiel » : les phytoestrogènes de la sauge se lient à ces récepteurs, mais de façon moins puissante que les œstrogènes endogènes. D'après l'étude de S Bommer, et al (2011), publiée dans Clinical Trial 2 , ils exercent ainsi un effet modulateur, qui permet de compenser partiellement la carence hormonale de la ménopause sans entraîner les risques associés à une stimulation excessive des tissus sensibles aux œstrogènes (comme le sein ou l’endomètre).

 

Effet sur la thermorégulation

 

La ménopause entraîne une chute importante des œstrogènes, hormones essentielles à la régulation de la température corporelle via le système nerveux central, notamment au niveau de l’hypothalamus, qui agit comme un thermostat. Cette baisse perturbe le seuil de tolérance à la chaleur, provoquant des épisodes de vasodilatation cutanée brutale à l’origine des bouffées de chaleur et des sueurs nocturnes, principaux symptômes vasomoteurs de la ménopause. Plusieurs études cliniques ont montré que l’extrait de sauge (Salvia officinalis), grâce à son activité phytoestrogénique, peut réduire la fréquence et l’intensité de ces symptômes. Le mécanisme d’action repose sur la capacité des flavonoïdes de la sauge à moduler les récepteurs hormonaux, stabilisant ainsi la réponse vasomotrice et limitant les fluctuations responsables des bouffées de chaleur.

Par ailleurs, la sauge contient des molécules volatiles neuroactives telles que le cinéole (eucalyptol) et le thuyone. Le cinéole agit sur le système nerveux central en modulant les neurotransmetteurs impliqués dans la thermorégulation et la gestion du stress, notamment les systèmes cholinergique et GABAergique, contribuant ainsi à atténuer les troubles de l’humeur et la sensation de malaise souvent associés aux bouffées de chaleur. Le thuyone, à des doses modérées, stimule également le système nerveux central via une interaction avec les récepteurs GABA-A, influençant la régulation neuronale de la température corporelle. En synergie avec l’acide rosmarinique, un puissant antioxydant et anti-inflammatoire, selon l'étude de Stéphanie S. Faubion, et al (2022), publiée dans Menopause 3 , ces composés participent à la modulation des circuits neuronaux responsables du contrôle thermique, contribuant ainsi à la réduction des symptômes vasomoteurs liés à la ménopause.

 

Effet antioxydant et anti-inflammatoire

 

La ménopause s’accompagne d’une chute importante des œstrogènes, hormones qui jouent un rôle protecteur contre le stress oxydatif. Cette diminution favorise un stress oxydatif accru, caractérisé par une production excessive de radicaux libres et une diminution des défenses antioxydantes naturelles. Ce déséquilibre contribue au vieillissement cellulaire, à l’inflammation chronique, et à la détérioration des tissus nerveux et vasculaires, augmentant ainsi le risque de maladies neurodégénératives, cardiovasculaires et métaboliques.

L’acide rosmarinique, un composé phénolique majeur présent dans la sauge (Salvia officinalis), est reconnu pour ses puissantes propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires. Il agit en neutralisant les radicaux libres, en inhibant les enzymes pro-oxydantes et en modulant les voies de signalisation inflammatoires.

Protection des tissus nerveux

L’acide rosmarinique protège le système nerveux central en réduisant le stress oxydatif neuronal et en limitant l’inflammation neurotoxique. Des études in vitro et in vivo ont montré que cet acide phénolique peut prévenir la mort des neurones, améliorer la fonction cognitive et atténuer les troubles de l’humeur souvent observés chez les femmes ménopausées. Cette neuroprotection est essentielle pour limiter les troubles cognitifs et émotionnels liés à la ménopause.

Protection des tissus vasculaires

Au niveau vasculaire, l’acide rosmarinique améliore la santé des vaisseaux en réduisant l’oxydation du LDL-cholestérol, en diminuant l’inflammation endothéliale et en favorisant la vasodilatation. Ces effets contribuent à prévenir la formation de plaques d’athérome et à maintenir une bonne circulation sanguine, réduisant ainsi le risque cardiovasculaire accru après la ménopause.

 

 

 

Précautions et limites d'utilisation

La sauge (Salvia officinalis) contient du thuyone, un monoterpène aux effets neuroactifs. Bien que ce composé contribue à certaines propriétés thérapeutiques de la plante, il présente un risque de toxicité à forte dose, notamment par accumulation, pouvant entraîner des effets indésirables neurologiques tels que convulsions et troubles du système nerveux central. C’est pourquoi il est essentiel de respecter strictement les doses recommandées lors de l’utilisation de préparations à base de sauge, en particulier les huiles essentielles ou extraits concentrés.

Par ailleurs, la consommation de sauge est contre-indiquée chez les personnes souffrant d’épilepsie, en raison du potentiel convulsivant du thuyone. De même, les femmes présentant des cancers hormonodépendants (sein, utérus) doivent éviter la sauge, car certains composés phytoestrogéniques pourraient interagir avec les récepteurs hormonaux et influencer la progression tumorale.

L’usage prolongé de la sauge, surtout sous forme d’extraits concentrés, est déconseillé pour limiter les risques de toxicité cumulative. Enfin, en cas de traitements hormonaux substitutifs ou autres traitements hormonaux, il est impératif de consulter un professionnel de santé avant d’utiliser la sauge, afin d’éviter toute interaction médicamenteuse ou effet indésirable lié à une modulation hormonale non contrôlée.

 

Modes de consommation de la sauge scientifiquement validés pour la ménopause

Infusion de feuilles de sauge

L’infusion de sauge est une méthode traditionnelle simple et efficace pour bénéficier de ses propriétés médicinales, notamment pendant la ménopause. Le principe de cette préparation repose sur la libération, dans l’eau chaude, des composés phénoliques tels que l’acide rosmarinique, reconnu pour son action antioxydante et anti-inflammatoire, ainsi que de certains terpènes volatils aux effets neuroactifs et relaxants. Pour réaliser une infusion, il suffit de verser 200 à 250 ml d’eau bouillante sur 1 à 2 grammes de feuilles séchées de sauge, puis de laisser infuser à couvert pendant 10 minutes : cette précaution permet de préserver les huiles essentielles volatiles qui seraient autrement perdues avec la vapeur. Il est recommandé de consommer une à trois tasses par jour, sur une durée de 4 à 8 semaines, afin de profiter pleinement des bienfaits de la plante tout en respectant les doses conseillées et en limitant le risque d’effets indésirables liés à certains de ses composants, comme le thuyone.

Extrait liquide ou teinture mère

L’extraction hydro-alcoolique est une méthode efficace pour obtenir un extrait de sauge riche à la fois en composés hydrosolubles (comme les flavonoïdes et les acides phénoliques) et en composés liposolubles (notamment les terpènes volatils tels que le thuyone et le cinéole). Cette technique permet ainsi de concentrer un spectre plus large de molécules actives que l’infusion classique.

Pour préparer cet extrait, il est recommandé de diluer 20 à 30 gouttes (environ 1 mL) dans un peu d’eau, à prendre 2 à 3 fois par jour. La cure dure généralement de 3 à 6 semaines, suivie d’une pause pour éviter une accumulation excessive des composés.

L’avantage principal de l’extraction hydro-alcoolique est sa concentration plus élevée, incluant le thuyone et d’autres terpènes, ce qui confère une action plus rapide et plus marquée sur le système nerveux central et la régulation thermique. Ces effets sont particulièrement intéressants pour soulager les symptômes de la ménopause, comme les bouffées de chaleur et les troubles de l’humeur.

Cependant, cette méthode présente aussi des limites. La présence d’alcool dans la préparation peut être problématique pour certaines personnes (enfants, femmes enceintes, personnes alcooliques ou sensibles à l’alcool). De plus, le dosage doit être strictement respecté pour limiter l’exposition au thuyone, dont l’accumulation peut entraîner des effets toxiques neurologiques.

 

Gélules ou comprimés d'extraits standardisés

L’utilisation de la sauge sous forme de poudre de feuilles séchées ou d’extrait sec concentré repose sur un principe d’extraction standardisée, visant à garantir une teneur précise en composés actifs tels que l’acide rosmarinique, les flavonoïdes, tout en contrôlant la quantité de thuyone, un terpène potentiellement toxique à forte dose. La méthode consiste généralement à administrer une dose typique comprise entre 280 et 500 mg par jour d’extrait standardisé, sur une cure de 2 à 3 mois, selon les recommandations du fabricant. Cette forme présente l’avantage d’offrir une dose constante et précise, facilitant la prise et assurant une meilleure maîtrise de l’apport en principes actifs, ce qui est particulièrement utile pour les personnes intolérantes ou réticentes aux infusions. Toutefois, la biodisponibilité des composés peut varier en fonction de la qualité du produit et du procédé de fabrication. Il est donc essentiel de choisir des extraits certifiés, garantissant l’absence d’excès de thuyone, afin d’assurer une utilisation sûre et efficace. Cette approche permet ainsi d’intégrer la sauge dans une stratégie naturelle d’accompagnement des symptômes de la ménopause, tout en respectant les exigences de sécurité.

Inhalation d'huile essentielle de sauge (avec prudence)

L’utilisation des huiles essentielles de sauge, en particulier celles riches en cinéole, repose sur leur action neuromodulatrice rapide grâce à l’inhalation. Le principe consiste à diffuser doucement l’huile essentielle dans l’air et à l’inhaler pendant une dizaine de minutes, une fois par jour. Cette méthode permet d’agir directement sur le système nerveux central, favorisant la détente, la réduction de l’irritabilité et l’amélioration du sommeil, des troubles fréquemment rencontrés pendant la ménopause. Il est toutefois crucial de ne jamais ingérer l’huile essentielle ni de l’appliquer pure sur la peau, afin d’éviter tout risque toxique ou d’irritation. L’inhalation offre l’avantage d’une action rapide sur l’humeur et la sphère nerveuse, ce qui en fait un outil intéressant pour accompagner les symptômes émotionnels et nerveux de la ménopause. Cependant, l’huile essentielle de sauge officinale (Salvia officinalis) est neurotoxique à dose élevée : il est donc préférable d’opter pour la sauge sclarée (Salvia sclarea), mieux tolérée pour un usage aromatique. Enfin, d'après l'étude de Ahmad Ghorbani et Mahdi Esmaelizadeh (2017), publiée dans Journal of Traditional and Complementary Medicine 4 , l’utilisation des huiles essentielles de sauge est déconseillée en cas d’antécédents de cancers hormono-dépendants, et doit toujours se faire avec prudence, idéalement sur avis d’un professionnel de santé.

Sections

Conclusion

La ménopause s’accompagne de nombreux bouleversements physiologiques, métaboliques et émotionnels, liés à la chute des œstrogènes. Face aux symptômes fréquents comme les bouffées de chaleur, les troubles de l’humeur, la prise de poids viscérale ou la perte osseuse, la recherche de solutions naturelles est légitime et de plus en plus fréquente.

La sauge (Salvia officinalis) offre une approche naturelle crédible pour soulager certains symptômes de la ménopause, notamment les bouffées de chaleur, grâce à ses composés bioactifs aux propriétés phytoestrogéniques, antioxydantes et neuroactives. Toutefois, si les études cliniques suggèrent un bénéfice sur les troubles vasomoteurs, il demeure essentiel de poursuivre les recherches pour mieux standardiser les extraits, préciser leur efficacité et garantir la sécurité de leur utilisation à long terme, notamment en raison de la présence de thuyone.

Enfin, il est important de rappeler que la prise en charge de la ménopause doit être globale et personnalisée. A la ménopause, l’association d’une alimentation équilibrée (riche en protéines, calcium, vitamine D, antioxydants), d’une activité physique régulière, d’une bonne hygiène de vie et, si besoin, d’une phytothérapie adaptée (comme la sauge ou le soja) permet d’optimiser le bien-être et la santé des femmes à cette étape clé de la vie. L’avis d’un professionnel de santé reste indispensable, surtout en cas de traitements hormonaux ou de pathologies particulières.

Sources: 

  |  
Article
Voting

0 avis

0

Démarrez votre bilan gratuit en 3 min

Dans la même série

Vous n'avez pas trouvé votre bonheur ?

Transverse - Arguments programme

  • Un parcours adapté à votre problématique

    Un parcours adapté à votre problématique

  • coach

    Un coach psychologue à votre écoute

  • Une communauté pour partager

    Une communauté pour partager

  • Une question ? 09 81 41 35 22

    09 81 41 35 22 - Du lundi au samedi de 10h à 19h