Vertiges et ménopause : comprendre ce symptôme et comment y remédier
La ménopause s’accompagne de nombreux changements physiques et hormonaux qui peuvent entraîner divers symptômes. Outre les bouffées de chaleur bien connues, bon nombre de femmes de plus de 45 ans signalent également des vertiges ou des étourdissements pendant la préménopause et la ménopause. En effet, jusqu’à environ un tiers des femmes en transition ménopausique souffrent de vertiges de façon récurrente. Ces sensations de tête qui tourne, de perte d’équilibre ou de légers évanouissements peuvent être déroutantes et anxiogènes, mais généralement elles ne traduisent pas une maladie grave. Dans cet article, nous allons voir pourquoi la ménopause peut provoquer des vertiges, quels autres symptômes peuvent y être associés (maux de tête, fatigue, bouffées de chaleur, etc.), et comment soulager ces vertiges afin de retrouver votre équilibre au quotidien.
Pourquoi la ménopause peut-elle provoquer des vertiges ?
Fluctuations hormonales et système de l’équilibre
D’après l’étude de MedicalNewsToday (2025), publiée dans MedicalNewsToday 1 , la cause principale des vertiges à la ménopause est le bouleversement hormonal. Durant la préménopause puis la ménopause, les ovaires produisent de moins en moins d’œstrogènes et de progestérone, entraînant de fortes fluctuations de ces hormones sexuelles. Or, l’œstrogène ne sert pas qu’à la reproduction : il possède des récepteurs dans diverses parties du corps, notamment dans l’oreille interne, l’organe de l’équilibre. Cela signifie que la chute des niveaux d’œstrogènes peut perturber directement le fonctionnement du système vestibulaire (responsable de l’équilibre dans l’oreille interne), ce qui favorise l’apparition de vertiges ou de sensations de déséquilibre. Des chercheurs ont constaté par exemple qu’un faible taux d’œstrogènes pouvait altérer la structure des otolithes (petits cristaux de l’oreille interne impliqués dans l’équilibre) et contribuer ainsi à des vertiges positionnels.
D’après l’étude de Cureus (2024), publiée dans Cureus 2 , les hormones féminines influencent aussi le système circulatoire et le cerveau. L’œstrogène, la progestérone et même la testostérone (présente en petite quantité chez la femme) jouent un rôle sur la dilatation et la contraction de vos vaisseaux sanguins. Quand ces taux hormonaux font le yoyo, il peut en résulter des variations de tension artérielle et du rythme cardiaque, d’où des malaises, des sensations de tête légère ou de « vacillement ». En d’autres termes, les chutes brutales d’hormones peuvent provoquer des chutes de tension ou une moindre irrigation du cerveau, ce qui vous donne l’impression que tout tourne ou que vous allez vous évanouir. De plus, ces hormones agissent sur certaines zones du cerveau liées à l’équilibre. C’est pourquoi la ménopause, avec la diminution d’œstrogènes, peut déclencher ou aggraver des troubles de l’oreille interne, tels que des vertiges (vertige positionnel bénin, maladie de Ménière, etc.), plus fréquents chez les femmes autour de 50-60 ans.
Autres facteurs aggravants à la ménopause
Les vertiges de la ménopause n’ont pas qu’une seule explication. Souvent, plusieurs facteurs liés à cette période de la vie se combinent pour vous donner cette impression d’étourdissement. En voici les principaux :
- Bouffées de chaleur et réactions cardiovasculaires : Les bouffées de chaleur éprouvées par jusqu’à 75 % des femmes en périménopause – s’accompagnent d’une dilatation soudaine des vaisseaux sanguins et d’une accélération du pouls. Durant une bouffée, le sang afflue vers la peau, provoquant chaleur et parfois palpitations cardiaques, ce qui peut vous laisser étourdie ou vaseuse. Il n’est pas rare de ressentir un vertige pendant une bouffée de chaleur, en même temps que des sueurs, des palpitations, des nausées ou maux de tête. Par ailleurs, lorsque ces bouffées surviennent la nuit (sueurs nocturnes), elles perturbent votre sommeil : le manque de sommeil qui en résulte aggrave la fatigue et favorise des vertiges le lendemain.
- Fatigue, stress et anxiété : La ménopause est une phase de changements qui peut être stressante. Les variations hormonales influencent aussi le moral : il n’est pas rare de ressentir plus d’anxiété ou des sautes d’humeur à cette période. Or, le stress et l’anxiété peuvent à leur tour provoquer des vertiges. Des crises d’angoisse ou de panique peuvent donner des palpitations, des sueurs froides et des étourdissements passagers. Une étude japonaise sur des femmes de 40 à 65 ans a d’ailleurs trouvé un lien significatif entre vertiges et anxiété pendant la ménopause. Les chercheurs suggèrent que traiter ou apprendre à gérer l’anxiété permettrait de réduire ces vertiges. De plus, un état de fatigue chronique (par manque de sommeil dû aux bouffées de chaleur, par exemple) affaiblit votre organisme : vous pouvez vous sentir faible, avoir la tête qui tourne en vous levant le matin ou en fin de journée, etc. La fatigue intense s’accompagne souvent de vertiges ou d’une sensation d’évanouissement imminent.
- Migraines et maux de tête : De nombreuses femmes souffrant de migraine remarquent une corrélation avec leurs cycles hormonaux. En périménopause, les fluctuations d’œstrogènes peuvent rendre les migraines plus fréquentes ou intenses, parfois accompagnées de vertiges ou d’une hypersensibilité au mouvement. Même sans migraine avérée, la ménopause peut provoquer des maux de tête inhabituels, souvent liés aux changements hormonaux, au stress ou à la tension nerveuse, et ces céphalées peuvent s’accompagner d’étourdissements.
- Changements métaboliques : Les hormones sexuelles féminines interagissent avec le métabolisme du sucre. Pendant la ménopause, votre corps peut devenir un peu plus résistant à l’insuline, d’où des variations de la glycémie. Résultat : vous pourriez être plus sensible aux hypoglycémies (baisse de sucre sanguin) qui causent des vertiges typiques (sensation de tête légère, sueurs, faim et nervosité soudaines). De même, la déshydratation peut survenir plus vite (par exemple après un épisode de sueur abondante ou un oubli de s’hydrater correctement). Or, le manque d’eau et de minéraux entraîne facilement une sensation de vertige et de faiblesse. C’est pourquoi en cas de bouffées de chaleur et vertiges, il faut penser à se réhydrater et vérifier ses électrolytes.
- Anémie : En préménopause, les règles peuvent devenir très abondantes ou irrégulières. Des saignements menstruels plus intenses peuvent conduire à une anémie ferriprive (carence en fer). Un manque de fer et de globules rouges se manifeste souvent par une grande fatigue, un teint pâle, un essoufflement à l’effort et… des vertiges, surtout en position debout prolongée. À l’inverse, chez la femme ménopausée (qui ne saigne plus), une surcharge en fer peut aussi causer des malaises, mais c’est plus rare. En tout cas, si vos vertiges s’accompagnent d’une fatigue et d’une faiblesse notables, il est pertinent de faire contrôler votre bilan sanguin (fer, vitamine B12, thyroïde, etc.) avec votre médecin.
En résumé, les vertiges à la ménopause résultent d’un ensemble de déséquilibres hormonaux et physiologiques. La bonne nouvelle est qu’il existe des moyens d’y remédier. Nous allons voir les solutions et bons réflexes pour atténuer ces étourdissements et améliorer votre qualité de vie.
Comment soulager les vertiges liés à la ménopause ?
D’après l’étude du Docteur Louise Newson (2025), publiée sur le site du Docteur Louise Newson 3 , la première étape pour atténuer vos vertiges est d’adopter quelques mesures d’hygiène de vie ciblant les facteurs évoqués ci-dessus. Dans la majorité des cas, de simples changements suffisent à réduire nettement les symptômes. Voici quelques conseils pour vous aider à garder l’équilibre :
- Restez bien hydratée : Buvez de l’eau tout au long de la journée (environ 1,5 à 2 litres si possible). Évitez l’excès de caféine ou d’alcool qui peuvent déshydrater et accentuer les étourdissements. Une bonne hydratation stabilise la tension artérielle et aide à diminuer les vertiges.
- Évitez les coups de pompe (hypoglycémie) : Pour maintenir votre glycémie stable, mangez des repas équilibrés et des collations saines entre les repas si besoin. Privilégiez les aliments à index glycémique bas (légumes, céréales complètes, protéines) et évitez les sucres rapides qui provoquent des chutes de sucre réactionnelles. Un taux de sucre sanguin stable vous évitera bien des malaises.
- Levez-vous doucement : Lorsque vous êtes assise ou allongée depuis un moment, prenez le temps de vous relever lentement en cas de vertige. Le fait de se lever trop vite peut aggraver l’hypotension orthostatique (baisse de tension à l’arrivée debout) et déclencher un vertige. Marquez une pause assise avant de vous mettre debout, et appuyez-vous sur un support si nécessaire pour ne pas perdre l’équilibre.
- Dormez suffisamment : Essayez d’adopter un rythme de sommeil régulier, avec une heure de coucher et de lever fixe. Aménagez votre chambre pour bien dormir (température fraîche, obscurité, calme). Un meilleur sommeil réduira la fatigue diurne et donc les vertiges. Si les bouffées de chaleur nocturnes vous réveillent, parlez-en à votre médecin pour trouver des solutions (traitement hormonal, techniques pour réguler la température, etc.).
- Gérez votre stress : Apprendre à réduire l’anxiété peut énormément aider à diminuer les vertiges liés au stress. Essayez des techniques de relaxation qui vous conviennent : yoga, méditation, exercices de respiration, tai-chi, ou même psychothérapie si l’anxiété est trop envahissante. L’exercice physique régulier est d’ailleurs excellent pour le moral et pour améliorer l’équilibre : une activité modérée (marche, natation…) réduit le stress et renforce votre système vestibulaire.
- Entraînez votre équilibre : Certains exercices peuvent fortifier les muscles stabilisateurs et le réflexe d’équilibre (par exemple se tenir sur une jambe, pratiquer le qi gong, etc.). Des études montrent que des exercices d’équilibre peuvent aider à réduire la fréquence des étourdissements en améliorant la proprioception. N’hésitez pas à demander conseil à un kinésithérapeute spécialisé si vos vertiges persistent ; la rééducation vestibulaire donne de bons résultats pour beaucoup de personnes.
Si malgré tout ces mesures vos vertiges persistent et altèrent votre quotidien, consultez votre médecin. Il vérifiera qu’il n’y a pas une autre cause médicale sous-jacente (par exemple un trouble de l’oreille interne indépendant de la ménopause, une arythmie cardiaque, etc.). Parlez-lui également de l’option d’un traitement hormonal de la ménopause (THM) si vos symptômes sont très incommodants. Le THM consiste à prendre des hormones (œstrogène +/- progestérone) pour compenser la carence hormonale. Ce traitement, s’il est adapté à votre profil, peut soulager de nombreux symptômes de la ménopause et notamment réduire l’incidence des vertiges liés à la baisse d’œstrogènes. En effet, des recherches ont montré que les femmes sous œstrogènes de substitution souffrent moins de vertige positionnel bénin que celles n’ayant pas de traitement. Attention toutefois : le THM comporte des risques et effets secondaires chez certaines femmes (il peut même parfois provoquer des étourdissements comme effet indésirable). La décision doit donc être mûrement réfléchie avec votre médecin, en pesant les bénéfices et risques pour votre santé.
Quoi qu’il en soit, ne restez pas sans rien faire si vos vertiges de la ménopause vous gâchent la vie. Des solutions existent, que ce soit via l’hygiène de vie ou des traitements médicaux. L’objectif est que vous puissiez traverser cette période en conservant votre confort et votre sécurité au quotidien.
Conclusion
En conclusion, les vertiges à la ménopause sont un trouble fréquent et généralement bénin, lié aux profonds changements hormonaux du corps féminin. Vous n’êtes pas « folle » ni seule dans ce cas : de nombreuses femmes en préménopause et ménopause ressentent ces désagréments. Même si ces étourdissements peuvent être impressionnants sur le moment, retenez qu’ils sont transitoires pour la plupart. En effet, beaucoup de femmes constatent une amélioration de leurs vertiges une fois passées la transition ménopausique et que le corps s’est adapté à son nouvel équilibre hormonal. D’ici là, appliquer les conseils de prévention (bien s’hydrater, manger sainement, bouger, gérer le stress, etc.) permet de réduire significativement la fréquence et l’intensité des vertiges. N’hésitez pas non plus à consulter pour écarter une cause autre que la ménopause, surtout si les vertiges sont sévères ou s’accompagnent de symptômes inhabituels (chutes, évanouissements, palpitations intenses, troubles de la vision ou de la parole, etc.). En restant à l’écoute de votre corps et avec un accompagnement médical si besoin, vous traverserez cette période en toute sérénité. Votre équilibre va revenir, et ces sensations vertigineuses ne seront bientôt plus qu’un mauvais souvenir.
FAQ: Vertiges et ménopause : comprendre ce symptôme et comment y remédier
- La ménopause peut-elle vraiment provoquer des vertiges ?
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Oui. Les variations hormonales de la ménopause peuvent avoir un impact direct sur l’équilibre et la circulation, provoquant des vertiges ou des étourdissements chez de nombreuses femmes. Des études ont montré qu’environ 30 à 40 % des femmes en péri- ou postménopause ressentent régulièrement des vertiges. Ce symptôme, bien que déroutant, est donc relativement courant pendant la transition ménopausique. Il résulte principalement de la chute des œstrogènes et de ses effets sur l’oreille interne (organe de l’équilibre) et sur la tension artérielle.
- Peut-on avoir des vertiges dès la préménopause ?
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Absolument. La préménopause (ou périménopause), qui précède la ménopause, est marquée par des fluctuations hormonales importantes sur plusieurs années. Dès la quarantaine (parfois même la fin de la trentaine), ces variations d’œstrogènes peuvent entraîner des symptômes dont des vertiges ou étourdissements. Beaucoup de femmes ne font pas immédiatement le lien avec la préménopause, car les cycles menstruels existent encore, mais des vertiges en pré-ménopause peuvent bien être un signe que le processus hormonal de transition a débuté. Il est conseillé d’en parler à votre médecin si cela vous inquiète, afin d’écarter d’autres causes possibles.
- Pourquoi ai-je des vertiges pendant mes bouffées de chaleur ?
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Les bouffées de chaleur s’accompagnent souvent de réactions physiologiques intenses : dilatation des vaisseaux sanguins, accélération du rythme cardiaque, transpiration soudaine… Cette réaction de votre corps lors d’une bouffée de chaleur peut provoquer une sensation de tête qui tourne. En effet, le sang afflue en surface (pour évacuer la chaleur) et la tension artérielle peut chuter transitoirement, ce qui entraîne un vertige passager. De plus, la bouffée peut s’accompagner d’émotions fortes (anxiété, panique) qui renforcent l’impression de malaise. Rassurez-vous, ces vertiges liés aux bouffées de chaleur durent généralement peu de temps (quelques secondes à minutes) et disparaissent dès que la bouffée s’estompe. Pour les éviter, essayez de repérer les facteurs qui déclenchent vos bouffées (pièce surchauffée, alcool, café, stress) et adoptez les mesures évoquées plus haut (respirer profondément, vous asseoir pendant la bouffée, boire de l’eau fraîche après, etc.).
- La ménopause cause-t-elle des maux de tête en plus des vertiges ?
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Chez certaines femmes, oui. Les changements hormonaux de la ménopause peuvent également favoriser l’apparition de maux de tête, voire de migraines, surtout si vous y étiez prédisposée. Les migraines hormonales qui surviennent classiquement pendant les règles ou à la grossesse peuvent refaire surface en périménopause du fait des fluctuations d’hormones. Or, la migraine vestibulaire est un type de migraine qui provoque des vertiges intenses en plus du mal de tête. Même sans aller jusqu’à la migraine avérée, de simples céphalées de tension peuvent accompagner le stress de la ménopause et donner une sensation de tête lourde et d’instabilité. Ainsi, il n’est pas rare d’avoir maux de tête et vertiges pendant la ménopause. Si cela vous arrive, parlez-en à votre médecin : traiter les maux de tête (par des antalgiques, un ajustement hormonal ou autre) peut du même coup soulager les vertiges associés.
Sources:
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