Ménopause et fuite urinaire : causes, solutions naturelles et traitements

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La ménopause marque un tournant hormonal important dans la vie des femmes, souvent accompagné de symptômes bien connus comme les bouffées de chaleur. Cependant, beaucoup ignorent que ménopause et fuites urinaires vont également de pair. En effet, les études estiment que 25 à 40 % des femmes sont concernées par une forme d’incontinence urinaire, avec un premier pic de fréquence autour de 45-50 ans – c’est-à-dire au moment de la ménopause. Autrement dit, de nombreuses femmes de 50 ans ressentent de petites fuites urinaires ou une envie plus fréquente d’uriner, ce qui peut être gênant au quotidien. Rassurez-vous, ce problème courant n’est ni une fatalité ni un sujet de honte : il existe des explications médicales à ces troubles urinaires, ainsi que des solutions naturelles, des traitements et des accompagnements efficaces pour retrouver votre confort urinaire. Découvrons ensemble pourquoi ces fuites apparaissent à la ménopause et comment y remédier.

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Ménopause et fuite urinaire : causes, solutions naturelles et traitements
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Pourquoi la ménopause favorise-t-elle les fuites urinaires ?

D’après, l’étude de Elsa Caplet (2025), publiée dans Perifit 1 , entre 45 et 55 ans en moyenne, toutes les femmes passent par la ménopause, période où la production d’hormones féminines (œstrogènes et progestérone) chute drastiquement et les règles disparaissent. Ce bouleversement hormonal déclenche ce que les médecins appellent le syndrome génito-urinaire de la ménopause (SGUM), un ensemble de symptômes touchant l’appareil urogénital : sécheresse vaginale, infections urinaires à répétition, besoins fréquents d’uriner et incontinence. Pourquoi ces effets indésirables ? Principalement parce que les œstrogènes jouent un rôle clé dans le maintien de la santé des tissus de la vulve, du vagin, de la vessie et de l’urètre. En temps normal, ces hormones féminines assurent la souplesse et l’épaisseur de ces tissus, favorisent une bonne lubrification et une vascularisation adéquate autour de l’urètre, ce qui aide à maintenir une pression de fermeture suffisante pour retenir l’urine. Lors de la ménopause, la carence en œstrogènes entraîne progressivement un affaiblissement des structures de soutien du plancher pelvien. En parallèle, la production de collagène diminue, ce qui fragilise encore davantage les tissus qui soutiennent l’urètre. Finalement, ces changements anatomiques réduisent le tonus musculaire du périnée et la capacité de rétention urinaire, expliquant que l’on puisse avoir plus de difficultés à se retenir ou qu’une toux suffise à provoquer une fuite.

 

Il est important de noter que la ménopause n’est pas l’unique facteur en cause. Le vieillissement lui-même, les antécédents de grossesses et d’accouchements, le surpoids ou l’obésité, le tabagisme chronique (qui provoque toux et fragilise les tissus) ou encore certaines chirurgies pelviennes sont autant de facteurs de risque reconnus d’incontinence urinaire chez la femme. Ainsi, il peut être difficile de distinguer ce qui revient spécifiquement à la ménopause et ce qui est dû à l’âge ou à ces autres facteurs. Chaque cas est différent : certaines femmes ménopausées n’auront jamais de fuites urinaires, tandis que d’autres, parfois dès la préménopause, constateront ces désagréments. En effet, même pendant la pré-ménopause (ou périménopause), lorsque les hormones commencent à fluctuer autour de la quarantaine, on peut observer des troubles urinaires légers. Par exemple, les petites fuites urinaires chez une femme de 40 ans peuvent annoncer une baisse progressive du tonus pelvien ou être liées à de précédents accouchements. Quoi qu’il en soit, l’arrivée de la ménopause tend à aggraver ou révéler ces problèmes de continence urinaires chez celles qui y sont prédisposées. Le point positif, c’est que comprendre ces mécanismes permet d’agir en conséquence pour prévenir et traiter les fuites urinaires.

Les différents types d’incontinence urinaire à la ménopause

Toutes les fuites urinaires ne se ressemblent pas. Les spécialistes distinguent plusieurs types d’incontinence chez la femme : incontinence d’effort, incontinence par urgenturie (vessie hyperactive) et incontinence mixte. La ménopause peut influencer ces différents types. D’après, l’étude des Dr Fernandez, Mandossen Vallier (2025), publiée dans Urologie de l’Esterel 2 , avant 50 ans, durant la périménopause, c’est l’incontinence d’effort qui prédomine, tandis qu’après 50 ans en post-ménopause on observe plus fréquemment des formes mixtes (associant effort et urgenturie). Voici comment reconnaître chaque type :

Incontinence urinaire d’effort

L’incontinence d’effort se manifeste par de petites pertes involontaires d’urine sans besoin d’uriner préalable, typiquement lors d’une augmentation soudaine de la pression abdominale. Autrement dit, ces fuites surviennent par surprise à la suite d’un effort physique (porter un objet lourd, sauter), ou simplement en toussant, en éternuant ou en riant fortement. La contraction brusque des abdominaux exerce une pression sur la vessie qui dépasse la résistance d’un sphincter affaibli : quelques gouttes peuvent alors s’échapper. Ce type de fuite reflète souvent un affaiblissement du plancher pelvien (muscles du périnée) et du soutien de l’urètre, aggravé à la ménopause par la baisse d’œstrogènes. C’est la forme la plus fréquente de fuites chez les femmes en périménopause ou ayant eu des enfants.

Incontinence par urgenturie (vessie hyperactive)

L’incontinence par urgenturie qu’on appelle aussi hyperactivité vésicale – correspond à une envie très pressante d’uriner impossible à contrôler. La femme ressent un besoin urgent d’aller aux toilettes et peine à se retenir, au point que des fuites peuvent survenir avant d’avoir pu s’asseoir au WC. Ces envies incontrôlables s’accompagnent souvent d’une fréquence urinaire augmentée, c’est-à-dire qu’on se met à uriner très souvent en journée et parfois la nuit (nycturie). Une vessie hyperactive peut réveiller plusieurs fois par nuit par cette envie fréquente d'uriner, perturbant le sommeil. À la ménopause, l’irritation de la vessie due à la sécheresse uro-génitale ou la moindre élasticité des tissus peut contribuer à ce phénomène d’urgenturie. On parle de vessie hyperactive idiopathique quand aucune cause précise n’est identifiée. Parfois, toutefois, ces symptômes peuvent signaler un problème sous-jacent comme une infection urinaire, un prolapsus (descente d’organe) ou une autre pathologie : il ne faut donc pas hésiter à consulter en cas d’apparition brutale d’une urgenturie inexpliquée.

Incontinence urinaire mixte

L’incontinence mixte combine les deux situations précédentes. La femme présente à la fois des fuites à l’effort et des fuites par besoin urgent. Par exemple, rire ou courir peut provoquer quelques pertes, mais elle souffre aussi par moments d’une envie urgente d’uriner difficile à contenir. L’incontinence mixte devient plus courante avec l’âge, au-delà de la ménopause. Cette forme mixte peut être particulièrement gênante car elle cumule les contraintes des deux types précédents. Néanmoins, il existe des moyens de prise en charge qui permettent d’améliorer nettement les choses, même pour l’incontinence mixte.

 

Améliorer le confort urinaire : solutions naturelles et hygiène de vie

D’après, l’étude de Anaes (2025), publiée dans RecoMédicales 3 , la bonne nouvelle, c’est qu’on peut prévenir et réduire les fuites urinaires liées à la ménopause grâce à des mesures simples et naturelles. Votre mode de vie joue un rôle considérable dans la santé de votre périnée et de votre vessie. Avant d’envisager des médicaments, il est recommandé d’adopter quelques gestes quotidiens de bon sens qui ont fait leurs preuves :

  • Renforcez votre périnée : pratiquez chaque jour des exercices de Kegel, ces contractions volontaires des muscles du plancher pelvien. Cinq minutes d’exercices quotidiens peuvent réduire significativement l’incontinence à la ménopause. Contractez les muscles comme pour vous retenir d’uriner pendant 5 secondes, relâchez 5 secondes, et répétez. Faites également des contractions longues (endurance) et rapides (séries courtes). Une pratique régulière, progressive, est essentielle pour des résultats durables. Astuce : un(e) kinésithérapeute ou sage-femme peut vous guider en rééducation périnéale, souvent prise en charge par l’Assurance Maladie. Il/elle pourra vérifier que vous contractez correctement les bons muscles et utiliser si besoin du biofeedback (sonde périnéale connectée) pour optimiser votre entraînement. Ce renforcement ciblé est la base du traitement des fuites urinaires.
  • Adaptez votre hydratation : Continuez à boire suffisamment d’eau (environ 1,5 L par jour), car se restreindre pour « éviter d’avoir envie » est une fausse bonne idée. Stop aux idées reçues : réduire sa consommation d’eau n’aide pas à réduire les fuites, au contraire ! Un manque d’hydratation rend l’urine plus concentrée et peut irriter la vessie, favorisant infections et urgenturies. Hydratez-vous donc régulièrement tout au long de la journée, mais évitez de trop boire dans les 2 heures avant le coucher pour limiter les réveils nocturnes. Prêtez attention également aux boissons irritantes : café, thé, sodas caféinés et alcool ont un effet diurétique et excitant sur la vessie (ils augmentent la production d’urine ou stimulent les contractions). Limitez leur consommation surtout l’après-midi et en soirée si vous avez une vessie capricieuse.
  • Surveillez votre alimentation : Un transit paresseux ou une constipation chronique augmentent la pression sur la vessie. Or, la constipation est fréquente à la cinquantaine et peut aggraver les fuites urinaires. Pour l’éviter, adoptez un régime riche en fibres (légumes, fruits, céréales complètes, légumineuses) afin de garder des selles régulières et souples. Évitez les repas trop épicés ou acides le soir qui pourraient irriter la vessie chez certaines personnes sensibles. Par ailleurs, maintenir un poids santé via une alimentation équilibrée aide à réduire la pression abdominale excessive liée au surpoids, ce qui soulagera votre plancher pelvien.
  • Bougez intelligemment : L’activité physique est bénéfique, à condition de choisir des exercices adaptés. Certains sports très intenses ou à fort impact (course à pied, sauts, athlétisme, sports de combat, tennis…) risquent de provoquer des fuites en exerçant des pressions répétées sur le périnée. Cela ne veut pas dire qu’il faut arrêter de bouger, bien au contraire ! Privilégiez des activités physiques douces qui renforcent le corps sans traumatiser le périnée : par exemple la marche rapide, la natation, le vélo doux ou des disciplines comme le Pilates, le yoga ou le tai-chi. Ces activités améliorent le tonus général (y compris du périnée) et la posture, sans à-coups néfastes pour votre vessie. Évitez de porter des charges très lourdes de manière brusque (comme monter un pack d’eau sur trois étages rapidement). Si vous devez soulever un objet, contractez votre plancher pelvien au moment de l’effort pour le protéger.
  • Dites non au tabac : Si vous fumez, sachez que la toux chronique des fumeurs et l’effet néfaste du tabac sur les tissus conjonctifs contribuent à l’incontinence. Arrêter de fumer permet non seulement d’améliorer votre santé globale, mais aussi de préserver votre périnée sur le long terme.
  • Astuces pour la vie quotidienne : Pensez à vous ménager des pauses-toilettes régulières avant d’en ressentir l’extrême besoin. Par exemple, videz votre vessie à intervalle régulier (toutes les 2-3 heures) pour éviter qu’elle ne soit trop pleine et sujette aux fuites en cas de fou rire ou d’éternuement. Allez systématiquement uriner avant de faire du sport, avant un trajet en voiture un peu long, et avant de vous coucher le soir. Après chaque rapport sexuel, il est également recommandé d’aller uriner pour prévenir les infections urinaires. Enfin, ne vous retenez pas volontairement trop longtemps de faire pipi : cela peut perturber le bon fonctionnement de la vessie à la longue.
  • Phytothérapie et méthodes douces : Certaines approches naturelles peuvent compléter utilement les mesures d’hygiène de vie. Par exemple, des plantes comme le pépin de courge ou la canneberge (cranberry) sont connues pour leurs bienfaits sur les problèmes urinaires féminins. L’extrait de pépins de courge est traditionnellement utilisé pour améliorer le tonus vésical et réduire les symptômes d’hyperactivité de la vessie, tandis que la canneberge contribue à prévenir les infections urinaires (cystites) chez les femmes sujettes aux récidives. Vous pouvez en discuter avec un professionnel de santé ou un phytothérapeute pour une utilisation appropriée. Par ailleurs, des disciplines comme l’acupuncture ou le yoga du périnée peuvent apporter un mieux-être en rééquilibrant l’organisme et en renforçant la conscience du plancher pelvien. Bien qu’il existe peu d’études scientifiques robustes sur ces méthodes, de nombreuses femmes rapportent en tirer un bénéfice en termes de confort urinaire et de réduction du stress.
  • Protections et confort : En attendant que les mesures ci-dessus fassent effet, n’hésitez pas à utiliser des protections urinaires adaptées pour rester sereine dans toutes vos activités. Il existe aujourd’hui des protections discrètes et même de jolies culottes absorbantes réutilisables spécialement conçues pour les fuites urinaires féminines. Celles-ci sont plus absorbantes que de simples protège-slips, anti-odeurs, lavables, et invisibles sous les vêtements – une excellente alternative écologique et confortable aux protections jetables classiques. Le but est de vous permettre de continuer à vivre normalement, sans crainte d’un « accident » en public, le temps de renforcer votre périnée et d’adopter de nouvelles habitudes.

 

En appliquant ces conseils, beaucoup de femmes constatent déjà une amélioration sensible de leur confort urinaire. Mais que faire si, malgré tout, les fuites persistent et restent gênantes ? Pas de panique, d’autres solutions médicales existent.

Traitements médicaux et accompagnement thérapeutique

Lorsque les changements de mode de vie ne suffisent pas à contrôler les fuites urinaires, il convient d’en parler à votre médecin généraliste ou gynécologue. Il pourra identifier le type d’incontinence dont vous souffrez et proposer des traitements ciblés. Voici un tour d’horizon des options possibles :

Traitements médicamenteux et hormonaux

Dans le contexte de la ménopause, l’une des approches consiste à compenser localement le manque d’œstrogènes qui cause tant de tort à la muqueuse urétrale et vaginale. Concrètement, le médecin peut vous prescrire un traitement hormonal local sous forme d’ovules vaginaux ou de crème à base d’œstrogènes, à appliquer régulièrement. Ces faibles doses d’hormones agissent directement sur les tissus urinaires et vaginaux : ils restaurent peu à peu l’épaisseur de la muqueuse, améliorent la lubrification et la tonicité locale. D’après les spécialistes, ce traitement est particulièrement utile en cas de symptômes d’urgenturie (vessie hyperactive) ou de cystites récidivantes après la ménopause. En revanche, le traitement hormonal substitutif systémique de la ménopause (THM par voie orale ou patch) n’est pas un traitement direct de l’incontinence : il peut améliorer la santé des tissus de manière générale, mais certaines études (notamment la WHI) ont même suggéré qu’un THM classique pourrait aggraver le risque de fuites urinaires chez certaines femmes. C’est pourquoi on privilégie les œstrogènes en application locale, qui n’ont pas cet inconvénient et soulagent efficacement le syndrome urogénital.

 

Pour les formes d’hyperactivité vésicale avérées (besoin urgent et fréquent d’uriner), des médicaments antispasmodiques ou anticholinergiques peuvent être proposés par le médecin. Ces traitements (par exemple l’oxybutynine ou le trospium) aident à calmer la vessie en réduisant les contractions involontaires. Ils peuvent apporter un réel soulagement des symptômes d’urgenturie et diminuer le nombre d’allers-retours aux toilettes. Cependant, ils ne sont généralement indiqués qu’en deuxième intention, chez les femmes dont les fuites persistent malgré la rééducation et les mesures hygiéno-diététiques. De plus, il faut connaître leurs effets secondaires potentiels : sécheresse de la bouche, constipation, et chez les femmes plus âgées (typiquement après 65 ans) un possible impact sur la mémoire ou la cognition. Le médecin évaluera donc avec vous le rapport bénéfice/risque. Bonne nouvelle, de nouvelles classes de médicaments (par ex. les béta-3 agonistes) sont apparues récemment pour traiter la vessie hyperactive, avec moins d’effets indésirables ; n’hésitez pas à en discuter avec un spécialiste si besoin.

 

Enfin, il ne faut pas oublier que les infections urinaires (cystites) survenant plus fréquemment à la ménopause peuvent aggraver transitoirement les fuites. Dans ces cas, un simple antibiotique approprié permet de traiter l’infection, ce qui réduit du même coup les envies pressantes d’uriner. Si vous souffrez d’infections à répétition, des mesures préventives (comme la prise de canneberge, voir plus haut, ou un œstrogène local) peuvent être mises en place.

Rééducation périnéale assistée

Lorsque les fuites impactent votre qualité de vie et que vous le souhaitez, votre médecin peut vous orienter vers des séances de rééducation périnéale chez un kinésithérapeute ou une sage-femme spécialisée. Même si vous avez déjà commencé les exercices de Kegel seule, l’accompagnement d’un professionnel offre un vrai plus. En quelques séances, vous apprendrez à mieux localiser vos muscles pelviens, à les muscler correctement et à adopter de bons réflexes au quotidien (par exemple, contracter le périnée lors d’un effort de toux). La rééducation périnéale est considérée comme le traitement de première intention de l’incontinence d’effort et mixte chez la femme. Elle est remboursée sur prescription médicale, alors autant en profiter. Parfois, des appareils de biofeedback ou d’électrostimulation peuvent être utilisés pendant les séances pour potentialiser le renforcement musculaire, même si leur efficacité reste discutée. L’important est de s’engager activement dans le processus : il faudra généralement effectuer 5, 10, voire 20 séances, et poursuivre les exercices chez soi. Avec de la persévérance, de nombreuses femmes constatent une diminution notable de leurs fuites, voire un retour à la continence complète si leur incontinence était légère.

Traitements chirurgicaux en dernier recours

Si malgré tous ces efforts (hygiène de vie, rééducation, traitements médicamenteux) les fuites urinaires persistent et restent très handicapantes, il existe des solutions chirurgicales efficaces. Celles-ci concernent surtout les cas d’incontinence d’effort sévère ou mixte qui n’ont pas répondu aux autres traitements. La technique la plus répandue est la pose d’une bandelette sous-urétrale (aussi appelée bandelette TVT ou TOT). Il s’agit d’une petite bande de matériau synthétique implantée sous l’urètre pour lui servir de hamac de soutien : ainsi, lors des efforts, l’urètre reste mieux fermé et les fuites sont empêchées. Cette intervention, réalisée par un urologue ou un gynécologue chirurgical, est rapide (souvent ambulatoire) et apporte une amélioration dans une majorité de cas, bien qu’elle comporte comme toute chirurgie de possibles complications (infection urinaire, rétention d’urine transitoire, etc.). D’autres techniques existent : injections péri-urétrales de produits comblants (pour épaissir un urètre trop lâche), pose de petits ballons ajustables de part et d’autre de l’urètre, voire installation d’un sphincter urinaire artificiel pour les cas extrêmes. Ces solutions lourdes sont réservées aux échecs des traitements précédents, et une évaluation urodynamique poussée sera faite avant de les proposer. Heureusement, la plupart des femmes n’auront pas besoin d’en arriver là : dans bien des cas, les mesures moins invasives suffisent à reprendre le contrôle de sa vessie.

Programme ThéraFémina pour vous soutenir dans votre ménopause

Outre les traitements médicaux classiques, sachez qu’il existe aussi des programmes de soutien dédiés aux femmes en (pré-)ménopause souffrant de symptômes gênants. Par exemple, le Programme ThéraFémina est une initiative récente qui vise à accompagner les femmes pour mieux vivre leur ménopause de façon naturelle et personnalisée. Ce programme global propose un suivi sur trois axes essentiels : la santé physique (soulager les symptômes corporels pour retrouver confort et bien-être), la santé mentale (soutien émotionnel, gestion du stress) et la santé sexuelle (solutions pour retrouver une intimité épanouie). Encadré par des experts (gynécologues, kinésithérapeutes en pelvi-périnéologie, psychologues, sexologues), ThéraFémina offre des conseils sur l’alimentation, l’activité physique, des exercices de relaxation, et bien sûr des techniques pour renforcer le périnée et améliorer les troubles urogénitaux. L’approche se veut naturelle et éducative : on apprend à comprendre les changements de son corps et à agir dessus, un peu comme un coaching santé. Ce type de programme holistique – il en existe d’autres, souvent proposés via des applications ou mutuelles de santé – peut être un complément utile si vous vous sentez démunie face à la ménopause. N’hésitez pas à vous renseigner auprès de votre médecin ou de votre assurance santé sur les ressources d’accompagnement disponibles. L’objectif est de dédramatiser ces désagréments et de vous redonner les clés pour traverser la ménopause sereinement.

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Conclusion

En résumé, les fuites urinaires à la ménopause sont un phénomène fréquent lié aux changements hormonaux et physiques de cette étape de la vie. Ce n’est pas une fatalité : même si la ménopause favorise les troubles urinaires, vous disposez de tout un arsenal de solutions pour y faire face. Des exercices réguliers de renforcement du périnée, une hygiène de vie adaptée et d’éventuels traitements localisés peuvent grandement améliorer la situation, voire faire disparaître les fuites légères. L’important est de ne pas rester dans la gêne et le silence. Si vous êtes concernée, parlez-en à votre médecin : seulement 10 à 15 % des femmes incontinentes consultent et bénéficient d’une prise en charge, alors qu’il existe de vraies solutions pour retrouver confort et confiance au quotidien. Avec l’aide de professionnels bienveillants (médecin, kiné, etc.) et un peu de patience, vous pouvez atténuer ces symptômes et reprendre une vie pleinement active et épanouie. Ménopause et fuites urinaires ne doivent pas vous gâcher la vie : des traitements efficaces existent pour retrouver sérénité et qualité de vie. N’hésitez pas à vous faire accompagner dans cette étape de vie ; vous méritez de la traverser dans les meilleures conditions, sans tabou et en toute confiance.

FAQ : Ménopause et fuite urinaire : causes, solutions naturelles et traitements

Menopause et fuites urinaires : est-ce inévitable ?

Non, rassurez-vous, ce n’est pas un passage obligé pour toutes les femmes. Certes, la ménopause augmente le risque de fuites urinaires en affaiblissant le périnée (baisse des œstrogènes), mais inévitable est un grand mot. Environ 1 femme sur 3 souffrira d’incontinence à ce moment de la vie, ce qui signifie aussi que 2 sur 3 n’en auront pas ou très peu. Chaque femme est différente face à la ménopause. De plus, même si des fuites apparaissent, il existe de nombreux moyens pour les réduire. En adoptant dès la préménopause de bonnes habitudes (exercices du périnée, hygiène de vie) et en restant attentive à sa santé uro-gynécologique, on peut souvent prévenir ou minimiser les troubles urinaires liés à l’âge. Et si malgré tout vous faites partie des femmes touchées, sachez qu’il y a des solutions naturelles et médicales pour vous aider à retrouver le contrôle (voir ci-dessus).

Peut-on avoir des fuites urinaires dès 40 ans, avant la ménopause ?

Oui, cela peut arriver. Les fuites urinaires ne concernent pas que les femmes ménopausées de 50-60 ans : des femmes d’une quarantaine d’années peuvent aussi en souffrir. À 40 ans, on est souvent en périménopause (les années qui précèdent la ménopause) et les hormones commencent déjà à fluctuer. Chez certaines, cela suffit à diminuer un peu la tonicité du périnée et à provoquer de légères fuites, surtout en cas d’effort (sport, toux, éclat de rire). Par ailleurs, à 40 ans beaucoup de femmes ont eu des enfants : les accouchements, en particulier par voie basse, étirent et affaiblissent le plancher pelvien, ce qui peut entraîner des petites fuites urinaires à l’effort des années après si le périnée n’a pas été bien rééduqué. D’autres facteurs comme le surpoids ou la pratique de sports à fort impact jouent aussi un rôle quel que soit l’âge. Donc oui, il est tout à fait possible d’avoir des fuites urinaires avant la ménopause. La bonne nouvelle, c’est qu’en agissant tôt (rééducation périnéale post-accouchement, exercices réguliers, etc.), on peut grandement améliorer les choses et même éviter que cela ne s’aggrave à la ménopause. N’hésitez pas à en parler à votre médecin ou à une sage-femme dès la quarantaine si vous êtes concernée : une prise en charge préventive est toujours payante.

Qu’est-ce qu’une vessie hyperactive à la ménopause ?

On parle de vessie hyperactive lorsque la vessie se contracte de façon incontrôlée même quand elle n’est pas trop pleine, provoquant des envies urgentes et fréquentes d’uriner (on dit urgenturie et pollakiurie) éventuellement accompagnées de fuites si on n’accède pas aux toilettes à temps. À la ménopause, la vessie hyperactive est souvent liée aux changements hormonaux et tissulaires : muqueuse vésicale plus sèche et moins élastique, irritation de la vessie due au déficit en œstrogènes, etc. Ces modifications rendent la vessie plus sensible et « irritable ». Résultat : vous avez l’impression d’avoir tout le temps besoin de faire pipi, y compris la nuit, et c’est difficile à retenir, d’où des accidents possibles. Heureusement, une vessie hyperactive se prend en charge. D’abord par des mesures comportementales (rééducation de la vessie, apprendre à différer légèrement les mictions pour recalibrer son besoin, tenir un journal mictionnel pour identifier les déclencheurs). Ensuite, les conseils d’hygiène de vie aident beaucoup : limiter caféine et diurétiques, exercices de Kegel pour renforcer le sphincter, etc. Si ce n’est pas suffisant, un médecin pourra prescrire des médicaments qui calment les contractions involontaires de la vessie (anticholinergiques ou nouveaux traitements spécifiques). Enfin, gardez en tête qu’il faut exclure une cause organique à une vessie hyperactive apparue brutalement : une infection urinaire, un polype vésical, un diabète mal équilibré… D’où l’importance de consulter en cas de doute.

Comment traiter l’envie fréquente d’uriner liée à la ménopause ?

L’envie fréquente d’uriner, ou pollakiurie, est un symptôme courant en post-ménopause. Pour la traiter, il faut d’abord identifier et corriger la cause sous-jacente. Si c’est lié à une vessie hyperactive (voir question précédente), les mesures de rééducation vésicale et les traitements antispasmodiques pourront aider. Si la cause est une atrophie uro-génitale (muqueuse urinaire fragile du fait de la carence en œstrogènes), alors le traitement local aux œstrogènes (ovules vaginaux, crème) sera très efficace pour restaurer un confort urinaire. En parallèle, adoptez les mesures hygiéno-diététiques conseillées : buvez normalement mais pas excessivement, évitez les boissons qui « poussent » à uriner (café, alcool…), faites des exercices du périnée. Parfois, on conseille aussi d’entraîner sa vessie à reprendre un rythme normal : par exemple, si vous allez aux toilettes toutes les heures, essayez d’espacer progressivement à 1h30, puis 2h, etc., pour rééduquer la vessie à patienter. Attention, si l’envie fréquente d’uriner s’accompagne de brûlures ou douleurs, pensez à une infection urinaire : dans ce cas un traitement antibiotique s’impose et résoudra généralement la pollakiurie en quelques jours. De même, une hyperglycémie (trop de sucre dans le sang, comme dans un diabète mal contrôlé) peut provoquer des envies constantes d’uriner ; là encore, c’est en traitant la cause (équilibrer le diabète) que le symptôme disparaîtra. En résumé, pour soulager l’envie fréquente d’uriner à la ménopause, combinez traitement local hormonal si besoin, rééducation vésicale, et bonne hygiène de vie. Et consultez pour vérifier qu’il n’y a pas un problème particulier à corriger.

Sources:

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