Comment contrer les effets de l’andropause ?

Que se passe-t-il dans le corps à l’andropause ?

D'après une étude de Ethan D.Gober, et al ( 2021), publiée dans le CUAJ 1 La production de testostérone, l’hormone sexuelle masculine baisse lentement, mais sûrement. Contrairement aux œstrogènes chez la femme, cette chute est progressive, débutant parfois dès 35 ans, mais se manifestant surtout entre 45 et 60 ans.

Ce phénomène s’explique par plusieurs mécanismes :

• Une baisse de l’activité des cellules de Leydig, les cellules situées dans les testicules qui produisent naturellement la testostérone.
• Une diminution de la stimulation par l’axe hypothalamo-hypophysaire, la chaîne hormonale du cerveau qui pilote cette production.
• Le stress oxydatif lié au vieillissement accentue encore ces baisses hormonales.

Quand cette régulation complexe se dérègle, au niveau des signaux cérébraux (GnRH, LH), que les cellules de Leydig répondent  moins, la testostérone chute. 

L’andropause peut être difficile à vivre ?

La baisse des hormones sexuelles agit comme un effet domino :

• La baisse de la testostérone se traduit par une baisse de la libido, par moins d’énergie, des troubles érectiles.
• Le déficit en testostérone se traduit aussi par une perte de masse musculaire. C’est ce qu’on appelle la sarcopénie de l’âge.
• De plus, comme le métabolisme de base ralentit, les besoins caloriques diminuent. Si la personne continue à manger dans les mêmes quantités que lorsqu’elle était plus jeune, la perte musculaire peut s’accompagner d’une prise de graisse, surtout abdominale.

Le déséquilibre hormonal peut aussi impacter la vie sociale, la confiance en soi et la santé mentale. Certains hommes parlent d’un “coup de vieux” brutal. Pourtant, il existe des solutions pour agir.

Que peut-on faire pour contrer les effets de l’andropause ?

La thérapie hormonale : remplacer la testostérone manquante pour contrer l’andropause

D'après une étude de Alexandre Hohl, et al (2009), publiée dans le National Library of Medecine, 2 La TRT (testosterone replacement therapy) est aujourd’hui la solution médicale de référence pour traiter l’hypogonadisme lié à l’âge. Elle s’adresse aux hommes dont la testostérone totale est inférieure à 300 ng/dL et qui présentent des symptômes cliniques modérés à sévères.

La procédure de la thérapie hormonale est bien codifiée:

Elle commence par une évaluation clinique, retraçant l’histoire médicale du patient, se poursuit par un bilan hormonal sanguin (testostérone totale, libre, SHBG, LH, FSH).

Différentes voies thérapeutiques sont possible: on peut prescrire la testostérone par injections (Nebido®, Sustanon®), par gels transdermiques (Androgel®, Testim®), ou encore par patchs.

Durant le traitement, le médecin surveillera l’état cardiovasculaire, hépatique et prostatique:

• Ibido, énergie et humeur améliorées en 4 à 6 semaines: Le traitement permet habituellement en quelques mois de rétablir la libido, de retrouver de l’énergie, de permettre un gain musculaire, de perdre de la masse grasse et de retrouver une meilleure densité osseuse.

Attention ! La TRT doit être suivie médicalement : elle ne convient pas à tous et les doses prescrites doivent être ajustées tout au long du traitement.

Des solutions naturelles pour réduire les effets de l’andropause

Pour ceux qui ne souhaitent pas (ou pas encore) passer à la TRT, certaines plantes traitant les symptômes de la ménopause offrent une alternative plus douce, ne pouvant procurer la même efficacité. 

D'après une étude de Yoo-Hun Noh , et al (2012), publiée dans le Nutrition Research and Practice, 3 On conseillera par exemple le CRS-10, un complexe végétal à base de pissenlit (Taraxacum officinale) et rooibos (Aspalathus linearis).

Ces traitements existent sous forme de gélules ou d’infusions concentrées, en cures de 4 à 12 semaines. Ils sont souvent associés à des conseils nutritionnels, la prise de compléments alimentaires comme le zinc et la vitamine D.

Régénération cellulaire, une méthode expérimentale pour vaincre les effets de l’andropause

D'après une étude de Gwidong Han, et al (2021), publiée dans le National Library of medecine,4 La thérapie biohormonale cellulaire consiste en des approches expérimentales, aux effets non prouvés, qui sont plutôt des voies d’exploration. On ne fournit pas d’hormones extérieures, mais on cherche à réactiver les fonctions naturelles du système hormonal. Il s’agit de stimuler l’axe hormonal cérébral (hypothalamo-hypophysaire) et de réparer les tissus testiculaires pour relancer la production endogène de testostérone.

Dans cette optique, on tentera d’évaluer les effets de peptides hormonaux stimulateurs (LH, FSH-like), du plasma riche en plaquettes (PRP) injecté localement, des cellules souches testiculaires.

L’hygiène de vie, une solution naturelle pour éviter les effets de l’andropause

D'après une étude de Marguerita Martelli, et al (2021), publiée dans le MDPI, 5 , même avec un bon traitement, aucun résultat n’est optimal sans hygiène de vie adaptée. Voici, selon le docteur Margherita Martelli, de l’Université de Marche, à Ancone (Italie) les quatre piliers scientifiquement validés à intégrer : 

• L’activité physique régulière. La musculation, à raison de deux à trois séances par semaine, complétée par des exercices de cardio modéré, sur le même rythme, dont on espère qu’ils pourront aider à diminuer la masse grasse. Le yoga, des étirements peuvent contribuer à réduire les tensions et améliorer la récupération. On conseille 150 à 200 minutes d’activité physique par semaine.

• Rétablir un sommeil réparateur : Le pic de production de testostérone a lieu pendant le sommeil profond. Une bonne qualité de sommeil est donc conseillée. On conseille de dormir 7 à 8 heures, et pour cela d’avoir des horaires réguliers, de dormir dans une chambre fraîche, calme, de ne pas utiliser d’écrans, de se détendre en faisant par exemple des mouvements respiratoires.

• Choisir une alimentation dite hormono-balancée : Certains nutriments et micro-nutriments sont conseillées dans ce sens: lei(nc(graines de courge, lentilles), la vitamine D (poissons gras), les acides gras oméga-3 (sardines, noix), les protéines maigres (volaille, œufs), les glucides complexes(quinoa, patates douces).On limitera les sucres rapides, l’alcool, les  aliments ultra-transformés.

• La gestion du stress: Le cortisol (hormone du stress) est connu pour inhiber la testostérone. Pour combattre le stress, on pourra faire appel à différentes méthodes, comme la cohérence cardiaque, la pleine conscience.  Certains préféreront des activités comme  la marche, l’écoute de musique douce, le jardinage. On évitera les surcharges mentales en désencombrant son emploi du temps, en filtrant les infos. En cas de stress chronique, un abord psychothérapeutique peut être conseillé.

Conclusion

L’andropause ne doit pas être subie, mais comprise. Une approche intégrative entre médecine, prévention et responsabilisation, permet de retrouver vitalité, force et équilibre. Il ne s’agit pas de “rester jeune”, mais de vieillir en pleine puissance.

Sources:

• 1L'étude de Ethan D.Gober, et al ( 2021) , publiée dans le CUAJ
• 2L'étude de Alexandre Hohl, et al (2009), publiée dans le National Library of Medecine
• 3L'étude de Yoo-Hun Noh , et al (2012), publiée dans le Nutrition Research and Practice
• 4L'étude de Gwidong Han, et al (2021), publiée dans le National Library of medecine
• 5L'étude de Marguerita Martelli, et al (2021), publiée dans le MDPI