Sécheresse vaginale à la ménopause : comment la vaincre ?

La sécheresse vaginale à la ménopause

La baisse brutale du taux d’œstrogènes provoque un amincissement et une sécheresse des parois vaginales, altérant ainsi la flore bactérienne protectrice. Ce phénomène crée, entre autres, un effondrement de la « lubrification naturelle » de la muqueuse.

Mais ce n’est pas tout.

Des facteurs psychologiques tels que l’anxiété, le stress ou les troubles du sommeil peuvent influencer la perception de la sécheresse et en intensifier les symptômes.

Certains médicaments tels que les antidépresseurs, les antihypertenseurs, les antihistaminiques ou les traitements contre le cancer, ont pour effet secondaire d’assécher les muqueuses vaginales.

Le tabac, un autre facteur de risque reconnu pour aggraver la circulation sanguine, y compris dans la région pelvienne, peut aussi contribuer à la sécheresse vaginale.

Enfin, l’âge, indépendamment de la ménopause, entraîne inévitablement une réduction progressive des sécrétions vaginales.

Comment savoir si l’on souffre de sécheresse vaginale ?

La sécheresse vaginale est l’un des symptômes les plus répandus chez les femmes ménopausées. Même si elles hésitent à en parler, par crainte d’être mal comprises, elles en ressentent pourtant les signes au quotidien.

La sécheresse se manifeste la plupart du temps par des démangeaisons ou des brûlures, souvent persistantes, dans la zone vaginale. Ou encore des douleurs pendant les rapports sexuels. La sensation de tiraillement ou de gêne au quotidien peut aussi être le témoin d’une sécheresse vaginale. Certaines femmes observent aussi leur besoin d’uriner plus fréquemment qu’auparavant. Il leur arrive même de ressentir une gêne lors de la miction, accompagnée de brûlures urinaires.

Conséquences d’une sécheresse vaginale à la ménopause

Une sécheresse vaginale à la ménopause entraîne souvent avec elle de sérieux retentissements, tant sur le plan physique que psychique, si aucun traitement n’est mis en place. Elle peut occasionner des douleurs chroniques pendant les rapports sexuels, des irritations, des démangeaisons, ou des infections urinaires récurrentes car les tissus ne sont plus suffisamment hydratés (Ph local perturbé). Sans parler du retentissement sur la libido…

Cette sécheresse, par ailleurs, n’est pas nécessairement limitée au vagin. D'après l'étude de David J Portman, et al (2014), publiée dans Menopause 1 , elle peut aussi regrouper l’ensemble des modifications anatomiques et fonctionnelles du vestibule, des lèvres, de l’urètre et de la vessie. On parle alors du Syndrome Génito-Urinaire de la Ménopause (ou SGUM).

Comment traiter la sécheresse vaginale liée à la ménopause ?

Si vous êtes ménopausée et que vous souffrez de sécheresse vaginale, n’hésitez pas à en parler à votre gynécologue. Il ou elle connaît bien vos antécédents médicaux et saura vous guider dans votre démarche.

Il existe une multitude de traitements propres à vous soulager et améliorer votre qualité de vie. La plupart sont disponibles en pharmacie et peuvent être délivrés sans ordonnance, exceptés les THM (traitements hormonaux de la ménopause).

Traitements hormonaux de la ménopause

Les traitements hormonaux de la ménopause sont composés essentiellement d’œstrogène et de progestérone et sont utilisés principalement pour les symptômes vasomoteurs liés à la ménopause dont les sueurs nocturnes et les bouffées de chaleur, mais peuvent aussi améliorer la sécheresse vaginale. Leur efficacité a été maintes fois démontrée et les femmes ménopausées qui en bénéficient en sont parfaitement satisfaites.

Néanmoins, les risques encourus par ces molécules (cancers du sein, maladies cardio-vasculaires ou troubles métaboliques et hépatiques) sont à prendre en compte par le spécialiste au moment de délivrer ce type de traitement. C’est la raison pour laquelle les formes locales sont souvent privilégiées pour répondre uniquement aux sécheresses vaginales.

Traitements hormonaux locaux

Des ovules ou crèmes à base d’œstrogènes tels que l’Estriol, sont jugées très efficaces pour réhydrater et restaurer l’élasticité de la muqueuse. Elles ont peu d’effets systémiques (passage dans le sang) et sont faciles à utiliser. D'après l'étude de D. F. Archer, et al (2010), publiée dans International Menopause Society 2 Elles sont à appliquer de préférence tous les soirs au coucher ou selon la prescription médicale.

Traitements non hormonaux

Pour soulager l’inconfort provoqué par la sécheresse vaginale à la ménopause, que ce soit lors de rapports sexuels ou dans la vie quotidienne, il existe une multitude de gels, dont le lubrifiant dit « classique », à base d’eau et de glycérine. Mais son action est de courte durée car il s’évapore vite et nécessite de renouveler les applications.

D'après l'étude de J.-M. Bohbot, et al (2015), publiée dans Gynécologie Obstérique & Fertilité 3 , les gels à l'acide hyaluronique sont considérés comme plus efficaces, car ils ont une action réparatrice et hydratante au-delà de leur effet lubrifiant.

Mais les lubrifiants non hormonaux les plus soutenus à la fois par le corps médical et par les essais cliniques sont ceux à base de :

• D'après l'étude de Francesco de Seta, et al (2021), publiée dans Maturitas 4 , aloe vera a un fort pouvoir hydratant apaisant et anti-inflammatoire,
• D'après l'étude de Nahid Golmakani, et al (2016), publiée dans Iranian Journal of Nursing and Midwifery Research 5 , la vitamine E à un effet antioxydant et réparateur des muqueuses,
• D'après l'étude de Cleveland Clinic (2023), publiée dans Cleveland Clinic 6 , l'huile d’olive a un fort pouvoir antioxydant et anti-inflammatoire, qui limite l'irritation et améliore le confort vaginal.

• 1L'étude de David J Portman, et al (2014), publiée dans Menopause
• 2L'étude de D. F. Archer, et al (2010), publiée dans International Menopause Society
• 3L'étude de J.-M. Bohbot, et al (2015), publiée dans Gynécologie Obstérique & Fertilité
• 4L'étude de Francesco de Seta, et al (2021), publiée dans Maturitas
• 5L'étude de Nahid Golmakani, et al (2016), publiée dans Iranian Journal of Nursing and Midwifery Research
• 6L'étude de Cleveland Clinic (2023), publiée dans Cleveland Clinic